Tu n’as pas de jardin, tu n’as pas envie que ça sente mauvais, et l’idée d’avoir des vers chez toi te semble un peu étrange ? Rassure-toi, j’ai pensé exactement la même chose au début. Et pourtant, aujourd’hui, je ne pourrais plus m’en passer.
Dans ce guide, je vais te montrer pas à pas comment démarrer un lombricomposteur, même sans jardin, sans expérience, et sans stress. Tu verras, c’est bien plus simple (et gratifiant) qu’il n’y paraît.
Pourquoi j’ai commencé à composter… avec des vers ?
Si on m’avait dit un jour que j’aurais des vers chez moi — dans ma cuisine, en plus — j’aurais sans doute haussé les sourcils. Et pourtant, c’est exactement ce que j’ai fait.
Tout a commencé quand j’ai commencé à m’intéresser au zéro déchet. J’étais frustrée de remplir ma poubelle chaque semaine avec des épluchures, du marc de café, des restes végétaux. J’avais l’impression de gâcher des ressources précieuses. Mais vivant en appartement, sans jardin, le compostage me semblait inaccessible.
C’est là que je suis tombée sur le mot « lombricompostage ». Et honnêtement, j’ai tout de suite accroché. Ça paraissait à la fois simple, écolo, et presque… amusant. Alors j’ai creusé le sujet, lu des témoignages, et je me suis lancée. Aujourd’hui, mes petits vers bossent pour moi tous les jours, en silence, et j’obtiens un compost d’une qualité incroyable.
Le lombricompostage, qu’est-ce que c’est exactement ?
Le lombricompostage, c’est une forme de compostage un peu spéciale : ici, ce sont des vers qui font tout le travail. Plus précisément, des vers rouges, qu’on appelle souvent Eisenia fetida ou vers de fumier. Ils décomposent les déchets organiques et les transforment en un compost très riche, appelé lombricompost, et en liquide fertilisant qu’on surnomme le thé de compost.
Ce qui est génial, c’est que cette méthode fonctionne très bien en intérieur, même dans un petit appartement. Les vers vivent dans un lombricomposteur, une sorte de bac spécialement conçu pour qu’ils puissent manger, digérer, se reproduire et travailler efficacement. Et non, ça ne sent pas mauvais. C’est sans doute la plus grande peur que j’avais au début, mais utilisée correctement, l’odeur est neutre, voire agréable, comme une odeur de sous-bois humide.
Pourquoi c’est idéal pour les citadins (et les débutants) ?
Quand on n’a pas de jardin, qu’on vit en appartement ou qu’on veut simplement composter sans se compliquer la vie, le lombricompostage coche toutes les cases.
Voici pourquoi je le recommande à toutes mes amies qui débutent :
- Il prend très peu de place (il existe même des modèles compacts qui tiennent dans un placard).
- Aucune odeur si on respecte quelques règles simples.
- Pas besoin de mélanger ou de brasser comme dans un composteur classique.
- C’est autonome, les vers s’adaptent à ce qu’on leur donne.
- Et surtout… c’est pédagogique. On comprend vraiment comment fonctionne la nature, la décomposition, l’équilibre entre humidité, carbone et azote. C’est un mini écosystème, vivant, fascinant.
Ce que je donne à mes vers (et ce que j’évite soigneusement)
Avec le temps, on apprend à « nourrir » ses vers de manière équilibrée. Voici ce que j’ai retenu de mon expérience personnelle :
Ce que j’ajoute régulièrement :
- Épluchures de légumes (carottes, pommes de terre, courgettes…)
- Fruits mûrs ou un peu abîmés (sauf les agrumes)
- Marc de café avec filtre en papier
- Coquilles d’œuf broyées (pour éviter l’acidité)
- Morceaux de carton brun ou boîtes à œufs (biodégradables)
- Papier journal non imprimé en couleur
Ce que j’évite (ou que j’ai appris à bannir) :
- Agrumes, ail, oignon → trop acides
- Produits d’origine animale (viande, poisson, fromage, laitages)
- Restes de plats cuisinés, trop gras ou salés
- Pain en excès (ça fermente vite et attire les moucherons)
- Plantes malades ou traitées
Je garde un petit bac hermétique dans ma cuisine et je le vide tous les deux ou trois jours dans mon lombricomposteur. J’en profite pour y ajouter une poignée de carton ou de fibres brunes, pour équilibrer l’humidité.
Vous trouverez plus d’information dans le guide dédié à ce que l’on peut mettre (ou pas) dans son composteur.
Comment j’ai démarré (et les erreurs que j’ai évitées) ?
J’ai commandé un lombricomposteur en kit sur internet, avec les vers déjà livrés. J’ai choisi un modèle empilable, très pratique à gérer au fil des semaines. Les premiers jours, j’ai limité les apports pour ne pas surcharger mes vers, le temps qu’ils s’installent.
Ce que j’ai appris :
- Il faut toujours bien équilibrer l’humidité : trop sec, les vers ne bougent plus ; trop humide, ça sent mauvais.
- Il faut laisser le temps aux vers de s’adapter. Les premières semaines, ils mangent moins.
- Il est important d’aérer le compost de temps en temps, en remuant doucement avec une fourchette.
- Le carton est ton ami. Il absorbe l’excès d’humidité, structure le compost, et sert aussi de nourriture.
Comment ça fonctionne concrètement ?

Un lombricomposteur est généralement composé de plusieurs bacs empilés :
- Le bac du dessus est celui qu’on utilise pour ajouter les déchets. C’est là que les vers travaillent.
- Une fois ce bac plein, on en ajoute un autre par-dessus. Les vers migrent naturellement vers le bac du dessus pour trouver de la nourriture.
- Les bacs inférieurs contiennent du compost prêt à l’emploi.
- Le bac tout en bas récupère le jus, ou « thé de compost », qu’on peut diluer pour arroser les plantes. Il faut penser à le vider régulièrement.
Les vers montent à travers les trous, mangent ce qu’on leur donne, et laissent derrière eux un compost d’une qualité exceptionnelle.
Où j’ai trouvé mon matériel (et ce que je recommande) ?
Il existe plein de modèles, mais pour débuter, je te conseille de ne pas te ruiner. Il y a même des modèles à fabriquer soi-même avec des caisses en plastique ! Personnellement, j’ai opté pour un lombricomposteur en plastique recyclé, fabriqué en France. Je te partagerai très bientôt une page spéciale avec les meilleurs modèles que j’ai testés, les prix, et où les acheter au meilleur tarif.
Ce que ça m’a apporté :
Je ne pensais pas qu’un jour, je serais aussi passionnée par… des vers. Et pourtant. Je les observe, je les respecte. Ils travaillent pour moi, ils transforment mes déchets en quelque chose de beau et utile.
Ce geste qui semblait insignifiant a changé mon rapport à mes déchets, et même à ma façon de consommer. Aujourd’hui, j’ai réduit d’environ 30 à 40 % le volume de ma poubelle. Et surtout, je fais partie de la solution.
Et toi, tu t’y mets quand ?